LA FABULEUSE MACHINE D'ANTICYTHERE

Publié le par Galaxien

La fabuleuse machine d'Anticythère, est un documentaire (1h14) diffusé par Arte Thema sur la découverte archéologique stupéfiante d'un calculateur astronomique grec, une machine à calculer les mouvements du Soleil, de la Lune et de certaines planètes, datant de la fin du IIe siècle av. J.-C.

 

La machine d'Anticythère, appelée également mécanisme d'Anticythère, est considéré comme le premier calculateur analogique antique permettant de calculer des positions astronomiques. Elle a été découverte en 1900 dans une épave près des côtes de l'île grecque d'Anticythère, entre Cythère et la Crète.
Elle est datée de la fin du IIe siècle avant l'ère chrétienne, et c'est le plus vieux mécanisme à engrenages et l’unique exemplaire connu. Les fragments retrouvés sont conservés au Musée national archéologique d'Athènes. Le mécanisme est si complexe qu’il est impossible de dire qu’il s’agit du premier mécanisme de ce type, car l'origine de l'inventeur et de l'invention reste incertaine, d'après les connaissances archéologiques.


Deux tempêtes au même endroit, à deux mille ans d'écart, ont forcé les chercheurs à changer leur regard sur le développement technologique de la Grèce antique. En 1901, des plongeurs surpris par une tempête se réfugient sur l'île d'Anticythère, entre le Péloponnèse et la Crète. L'alerte passée, ils explorent les eaux autour de l'île et découvrent, dans l'épave d'un navire naufragé un siècle avant notre ère, un formidable trésor archéologique. Parmi les statues et les pièces, un mystérieux objet de bronze de la taille d'un ordinateur portable, présentant sur ses deux faces des cadrans gradués et mobiles.
Très vite, on comprend que ce mécanisme permettait de présenter divers phénomènes astronomiques et de calculer les dates d'éclipses de Soleil et de Lune, ainsi que celles des Jeux Olympiques. Nous avons la preuve que la première anomalie lunaire est présente sur l’appareil car l’orbite de la Lune est elliptique et non circulaire, et circule donc à une vitesse différente tout au long de son orbite. L’appareil dispose d’un mécanisme pour cela.


Patiemment reconstituée ces dernières années à partir des quatre vingt deux fragments de roues dentées, d'aiguilles, d'axes et de tambours éparpillés dans la cargaison, la fabuleuse machine d'Anticythère fait apparaître une somme de savoirs et de savoir faire dont on n'imaginait guère capables les mathématiciens de la Grèce antique.
A l'automne 2005, le mécanisme d'Anticythère fut soumis à une analyse très fine au moyen d'un tomographe, une sorte de scanner à rayons X très puissant, qui, grâce à des faisceaux de 450 kilovolts, a permis de mettre en évidence ses structures en trois dimensions avec une précision de 50 microns.
Grâce à cette analyse, le mécanisme d'Anticythère a commencé à livrer ses secrets. On a ainsi découvert et déchiffré de nouvelles inscriptions en grec sur les pièces du mécanisme ou sur des fragments de feuilles de bronze. Ces textes, qui comptent au total un millier de caractères, sont à la fois un mode d'emploi de l'appareil et un traité d'astronomie, faisant référence aux étoiles. Au moins quatre cadrans indiquent les positions du Soleil et de la Lune, ainsi que, pour le plus petit des cadrans, les phases de notre satellite.


Si le mécanisme a été créé à Syracuse, comme semblent l'indiquer les dernières études de l'équipe de chercheurs internationale, il n'est pas interdit d'y voir l'héritage du grand Archimède, né dans cette ville une centaine d'années plus tôt. En effet, plusieurs noms célèbres de possibles inventeurs sont venus alimenter le débat, dont Archimède et Hipparque. Le second a longtemps été le favori des historiens de par ses qualités d’astronome avant que l’on ne retrouve des écrits de Cicéron, grand admirateur d’Archimède, qui décrit une machine similaire ramenée d’un siège de Syracuse, lieu de vie et de décès du grand mathématicien grec.
Cicéron évoque deux machines semblables, ce qui voudrait dire que ce savoir existait dès le IIIe siècle av. J.-C. La première, sûrement construite par Archimède, se retrouva à Rome grâce au général Marcus Claudius Marcellus. Le militaire romain la ramena après le siège de Syracuse en 212 avant J.-C. Marcellus éprouvait un grand respect pour Archimède et ne ramena que cet objet du siège. Sa famille conserva le mécanisme après sa mort et Cicéron l'examina 150 ans plus tard. Il le décrit comme capable de reproduire les mouvements du Soleil, de la Lune et de cinq planètes. Cicéron mentionne également un objet analogue construit par son ami Posidonios. Les deux mécanismes évoqués se trouvaient à Rome cinquante ans après la date du naufrage d'Anticythère. On sait donc qu'il existait au moins trois engins de ce type.


L’étendue des connaissances des anciens grecs en astronomie est assez étonnante. Bien que leurs modèles cosmologiques placent la Terre au centre de l’Univers, ils permettent de calculer les positions des planètes et de prédire les éclipses avec une bonne précision. Ils avaient aussi déjà compris à quel point les dimensions et les distances dans le Système solaire dépassaient complètement toutes considérations terrestres. Une très grande partie de leurs écrits s’est cependant perdue au fil des siècles.
Leur savoir était-il beaucoup plus étendu que ce que nous reconstituons difficilement aujourd’hui ? C’est ce que la machine d’Anticythère suggère en nous ouvrant comme une sorte de fenêtre sur un passé oublié. Depuis, cette formidable découverte remet en cause bien des a priori sur la connaissance mécanique et technologique de la Grèce antique, voire de l’Antiquité en général.



- Voir aussi :

L'INVENTION DE L'ORDINATEUR - Les grandes découvertes de l'antiquité

ARCHIMÈDE, LE SECRET D'UN SCIENTIFIQUE

LA GRECE ANTIQUE, L'ÂGE D'OR : Berceau du monde moderne

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