ANGKOR, LA FORÊT DE PIERRE
Angkor, La forêt de pierre, est un documentaire (0h52) sur cette cité et ses temples antiques, un des principaux sites archéologiques de l’Asie du Sud-Est classé depuis 1992 au patrimoine mondial par l'UNESCO, qui fut la capitale de l'Empire khmer, et dont l'histoire révèle une civilisation exceptionnelle.
L'histoire retient le IXe siècle pour la fondation d'Angkor, mais les ruines de ce site cambodgien ne seraient que la partie monumentale connue d'une présence remontant à l'âge du bronze, avec la nécropole de Koh Ta Méas, datée d'au moins 1800 avant notre ère.
Pas moins de vingt-sept sépultures ont été dégagées, avec leurs nombreuses offrandes. Les squelettes humains des cinquante-neuf individus identifiés sont d'une grande valeur pour la connaissance du peuplement préhistorique du Sud-Est asiatique continental. Celle-ci révèle une population peu robuste, qui a cependant développé une résistance immunitaire à la malaria.
Ces fouilles ont été l'objet d'une exposition au Musée national de Phnom Penh jusqu'en février 2010.
Angkor a connu l'un des effondrements les plus méconnus de tous les temps. Le royaume khmer dura du IXe au XVe siècle. À son apogée, il domina une large frange de l'Asie du Sud-Est continentale, de la Birmanie, à l'ouest, au Viêt Nam, à l'Est. Sa capitale, Angkor, comptait pas moins de 750 000 habitants.
À la fin du XVIe siècle, lorsque des missionnaires portugais découvrirent les tours en forme de lotus d'Angkor Vat, le temple le plus sophistiqué de la cité et le plus vaste monument religieux du monde, la capitale de l'Empire agonisait déjà. Les spécialistes ont avancé de nombreuses explications parmi lesquelles, Angkor aurait été condamnée d'avance par cette même ingéniosité qui transforma un ensemble de petits fiefs en Empire.
La civilisation khmère avait appris l'art d'apprivoiser les déluges saisonniers de l'Asie du Sud-Est, en stockant l'eau dans d'immenses bassins appelés baray, pour éviter les inondations et la restituer en période de sécheresse, mais elle perdit le contrôle de l'eau, la plus vitale des ressources, entraînant ainsi son déclin. Des sécheresses sévères et prolongées, ponctuées par des pluies torrentielles, auraient anéanti le système hydraulique.
Le pouvoir se déplaça vers Phnom Penh, au XVIe siècle, après une période de moussons irrégulières.
Une étude archéologique à grande échelle a étudié les raisons du déclin d'Angkor et de son abandon en 1431, avec l'intention d'en tirer des enseignements sur l'exploitation durable des ressources naturelles pour l'agriculture. Les premiers résultats de ces recherches, s'appuyant notamment sur des photos satellite de la NASA révélant le moindre édifice alentour, ainsi qu'une vision précise du réseau hydraulique, ont permis l'établissement d'une nouvelle cartographie du site. Ils confirment qu'Angkor était bien l'un des plus vastes complexes urbains de l'ère pré-industrielle, bien plus étendu que ce que l'on croyait jusqu'alors.
Les experts en tirent la conclusion que cette extension de la capitale de l'Empire khmer n'a vraisemblablement pas été sans conséquences pour l'environnement et que les problèmes écologiques de déforestation, dégradation des sols, d'érosion, liés à ce développement, ont sans doute contribué à la chute de l'Empire.
Le réalisateur du documentaire, Jean-Claude Lubtchansky, nous ouvre les portes de ce royaume fabuleux. Aux savoureuses scènes sculptées de la mythologie hindouiste se succèdent les célèbres frises d’apsaras, ces femmes nymphes qui réjouissaient les dieux par leurs danses. Temples et sculptures bouddhiques caractérisent aussi l’art khmer sous le règne du dévot Jayavarman VII.
Angkor, c’est également une épopée archéologique à laquelle participèrent activement les français : Sa découverte en 1861 par le naturaliste Henri Mouhot, son exploration scientifique par l’officier de marine Delaporte en 1864, et enfin, le travail des archéologues au XXe siècle, parmi lesquels les Groslier père et fils.
- Voir aussi :
HISTOIRE - CIVILISATIONS ANCIENNES : Liste des documentaires