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DISPARITION DES ABEILLES : Danger pour l'humanité

Publié le par Galaxien

 
Disparition des abeilles, la fin d'un mystère, est un documentaire (0h51) alarmant qui explique que si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre, comme le disait Albert Einstein, ce qui pourrait mettre en péril l’humanité toute entière. Aujourd’hui, un tiers de notre nourriture dépend directement de l’abeille, le pollinisateur agricole le plus important de notre planète.
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L’abeille disparaît de la planète depuis une vingtaine d'années. Les pertes atteignent parfois 90% des colonies, elles meurent par millions et les conséquences sont terribles car , faute de pollinisation, les arbres ne produisent plus de fruits et tout l'écosystème est menacé. L’industrie agro-alimentaire réalise soudain que les abeilles, en pollinisant les fleurs, sont les garantes d’une bonne récolte, soit 153 milliards de dollars par an.

Plusieurs pistes sont abordées par le documentaire. Le Varroa destructor, acarien nuisible aux abeilles, prolifère et s'attaque aux ruches déjà affaiblies. Par conséquent, il ne peut être considéré que comme le facteur aggravant.
Des chercheurs américains ont ensuite mis en cause la grippe chez les abeilles, virus facile à enrayer. Mais, là encore, les morts inexpliquées des butineuses se poursuivent.
La raison est donc à chercher ailleurs, comme par exemple, du côté des activités humaines. Ainsi, les impulsions électromagnétiques émises par les antennes-relais semblent agir sur les abeilles comme des brouilleurs. Les ouvrières, désorientées, perdent le chemin de la ruche et meurent. La théorie est pertinente car ces insectes utilisent le champ magnétique terrestre pour s'orienter. Mais aucune étude ne vient appuyer cette thèse.
La piste privilégiée est alors celle des pesticides. Pris séparément, les produits employés sont en théorie inoffensifs pour les abeilles, mais combinés, les insecticides et les fongicides utilisés pour protéger les cultures se révèlent mortelles. Les ouvrières sont exposées à ces substances chimiques et seules les plus solides parviennent à survivre, mais celles-ci rapportent à la ruche des pollens contaminés, fatals pour les larves. On assiste alors à un dialogue de sourds entre apiculteurs et agriculteurs.

Sans abeilles, pas de pollinisation et donc pas de fruits ni de légumes. La nature retourne les armes de la production de masse contre ses créateurs. A trop tirer sur la corde, l'homme crée lui-même une contradiction dans ce processus. En voulant protéger ses récoltes des nuisibles, il enraye du même coup les agents de reproduction des plantes.
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Sciences et Avenir interroge Natacha Calestrémé, réalisatrice des Héros de la nature, membre des JNE, journalistes et écrivains pour la nature et l’écologie : Des chercheurs du monde entier se penchent sur la disparition des abeilles. Vous auriez résolu le mystère ?
Avec Gilles Luneau, grand reporter et journaliste spécialiste en agrochimie (Nouvel Observateur), nous étions convaincus, que les abeilles mouraient par une conjonction de phénomènes, victimes de parasites, de champignon, de virus, d’ondes électromagnétiques etc… Des causes multifactorielles. Petit à petit, nous nous sommes aperçus qu’il ne fallait pas confondre cause et conséquence. Si les abeilles résistent mal à ces pathologies c’est d’abord parce que leur organisme est affaibli.

Qu’est-ce qui les affaiblit ?
Les pesticides. Et plus précisément, la recombinaison des molécules entre elles. Un herbicide conçu contre les mauvaises herbes a peu d’impact sur les abeilles. Un fongicide, utilisé contre les champignons, également. Mais ces deux produits mélangés dans le sol provoquent un cocktail chimique dont les dégâts sur les abeilles sont phénoménaux. Les agriculteurs pratiquent entre 15 et 40 traitements annuels -herbicides, fongicides, insecticides- sur leurs cultures. Or, les molécules des pesticides, présentes dans les pollens, sont persistantes dans les sols (lire l’interview de Jean-Marc Bonmatin, du CNRS). En laboratoire, ces mélanges créent des mortalités de 90% en 24h, comme nous l’explique Luc Belzunces, de l’Inra d’Avignon, dans le film. Dans la nature, c’est plus long.

Tous les insectes sont exposés. Y a-t-il des facteurs aggravants pour l’abeille ?
L’abeille domestique utilise 10 kilos de miel pour faire un kilo de cire. Pour éviter cette perte en miel, l’apiculteur lui fournit de la cire, qu’il recycle d’année en années. Or certains produits chimiques sont liposolubles (ils se dissolvent dans les corps gras) et s’accumulent avec le temps. Le professeur Jean-Daniel Charrière du centre Suisse de recherches apicoles (Liebefeld-Posieux) m’a avoué avoir trouvé dans les cires de 2008 des composés organochlorés (1) interdits en Europe depuis plus de dix ans. Bref, la ruche elle-même pourrait être empoisonnée. A ma connaissance, aucun laboratoire ne s’est encore penché sur cette question.

Y a-t-il d’autres pratiques apicoles à améliorer ?
Le miel étant de plus en plus rare du fait de la disparition des abeilles, certains apiculteurs ont tendance à trop en prélever. Pour que l’abeille garde une provision de miel suffisante durant l’hiver, Jean-Daniel Charrière (Suisse) préconise de ne pas prendre plus de 30% de la récolte. Aujourd’hui, les quotas sont bien supérieurs. On compense ce manque par de la mélasse de maïs ou des sirops de sucre, bien souvent non exempts de pesticides. Le miel a pourtant des qualités antibactériennes qui sont très utiles à l’abeille.

Pour Henri Clément, président de l’Union nationale des apiculteurs français, la thèse du film « Disparition des abeilles, la fin d’un mystère », selon laquelle les butineuses sont d’abord victimes des pesticides, parait pertinente. Il rappelle aussi à quel point les abeilles sont essentielles pour l'environnement et l'agriculture.
L’abeille, dites vous, joue un rôle essentiel pour l’avenir de l’humanité.
Les abeilles sont les sentinelles de notre environnement. Apparues avec les plantes à fleurs, elles existent sur notre planète depuis plus de 80 millions d’années. Aujourd’hui, plus de 80 % de notre environnement végétal est fécondé par les abeilles, qui jouent un rôle prépondérant de pollinisateurs. Ainsi, près de 20.000 espèces végétales menacées sont encore sauvegardées grâce à leur action pollinisatrice. Et près de 40 % de notre alimentation (fruits, légumes, oléagineux, etc...) dépend exclusivement de l’action fécondatrice des abeilles. Des études ont montré que sans elles, tous les fruits et légumes disparaîtraient et ne subsisteraient que le blé, le riz, les céréales. C’est l’avenir de l’humanité qui est concerné.

Jean-Marc Bonmatin, chargé de recherche au CNRS, spécialiste des neurotoxiques chez les insectes est l’un des chercheurs interviewés dans le documentaire "Disparition des abeilles : la fin d’un mystère" (voir le dossier complet). Ses travaux, qui pointent la part de responsabilité des pesticides dans la surmortalité des abeilles, sont aujourd’hui minimisés par les autorités sanitaires. Il commente pour Sciences et Avenir la thèse du film.
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- Voir aussi :
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