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histoire - civilisations anciennes

LASCAUX, PREHISTOIRE DE L'ART

Publié le par Galaxien

Lascaux, préhistoire de l'art, est un documentaire (1h00) qui traite de l'art pariétal préhistorique à partir de l'analyse du site de Lascaux, où un descriptif archéologique des fresques, peintes et gravées par l'homme, tente d'élucider les mythes en référence à toute cette symbolique.

 

En France, la grotte de Lascaux située en Dordogne est l'une des plus importantes grottes ornées paléolithiques par le nombre et la qualité esthétique de ses œuvres. Elle est parfois surnommée La chapelle Sixtine de l'art pariétal, selon une expression attribuée à Henri Breuil qui la nomme également Versailles de la préhistoire.
Les peintures et les gravures qu'elle renferme n’ont pas pu faire l’objet de datations directes précises. Leur âge est estimé entre environ 18 000 et 15 500 ans avant J.-C. à partir de datations et d’études réalisées sur les objets découverts dans la grotte. La plupart des préhistoriens les attribuent au Magdalénien ancien, sauf quelques-uns qui penchent plutôt pour le Solutréen qui le précède, voire pour le Gravettien.


La faune figurée sur les parois de Lascaux est celle que l’on retrouve dans la majorité des grottes ornées. Chevaux, aurochs, bisons, cerfs et bouquetins dominent largement, suivis d’animaux plus rares et souvent dangereux, comme l’ours, le rhinocéros et les grands félins.
Les espèces représentées ne correspondent pas aux espèces chassées et consommées, car un seul renne gravé a été identifié alors que ces animaux représentent la grande majorité des restes osseux mis au jour. Un art dicté par une magie de la chasse tel qu'on le concevait aux débuts du XXè siècle peut donc être écarté.
Si elles sont extrêmement réalistes en ce qui concerne les morphologies et les attitudes des animaux, les œuvres de Lascaux ne visent toutefois pas une représentation exhaustive et naturaliste de la réalité. En effet, la flore, les reliefs et même le sol sont absents des parois de la grotte, comme c’est pratiquement toujours le cas dans l’art paléolithique.
Il est indéniable que certains éléments figurés, certaines associations de signes, ont une valeur symbolique. C’est probablement le cas pour les trois paires de ponctuations que l’on retrouve au fond du Diverticule des félins, aux limites des zones ornées, le cas également pour les signes barbelés, les blasons ou les alignements de points présents sur différentes parois de la grotte.


Différentes interprétations de l'art préhistorique dans la grotte de Lascaux ont été proposées, sachant qu'elle n’a livré qu’un nombre modeste de restes osseux et d’outils de silex, et n’a jamais été un lieu d’habitation, sa fréquentation semblant être liée à ses œuvres pariétales.
La grotte est considérée par A. Leroi-Gourhan et par la quasi totalité des préhistoriens comme un sanctuaire, une sorte de monument à caractère religieux.
D'après l'archéoastronome Chantal Jègues-Wolkiewiez, la grotte aurait été un centre d'observation du ciel, puis un temple orné dédié aux constellations célestes. Ainsi, la lumière du Soleil se couchant au solstice d'été aurait illuminé la première Salle des taureaux dont les peintures représenteraient une carte des constellations zodiacales telles qu'on pouvait les observer il y a 10 000 ans.
En prenant que des critères purement formels, Thérèse Guiot-Houdart a étudié l'organisation de la composition, le placement, les dimensions et l'orientation des figures, la disposition des taches de couleurs, la technique du dessin, etc. Par cette méthode, elle croit avoir pu appréhender la fonction symbolique des animaux, en cerner le sens et reconstituer le récit illustré sur ces parois. Le cheval représenterait la fonction Sang et serait le fil conducteur d'un mythe de fécondité.


Selon Jean Clottes et David Lewis-Williams, la grotte de Lascaux aurait pu être liée à un culte chamanique. Ainsi, divers traits sans signification, incluant les huit flèches plantées dans l'un des félins du Diverticule, auraient été autant d'incisions exécutées à travers la paroi pour laisser passer les animaux et les pouvoirs surnaturels. Cette théorie est aussi contestée, par des préhistoriens et des spécialistes du chamanisme.
Enfin, les hommes préhistoriques auraient pu attribuer à leurs œuvres un semblant de vie. En se basant sur un relevé exhaustif des parois, Julien d'Huy et Jean-Loïc Le Quellec ont constaté que les animaux dangereux semblaient davantage fléchés que les animaux moins dangereux. Selon eux, il pourrait s'agir d'une magie de la destruction ou d'une crainte de l'animation des images, les flèches servant alors à empêcher les animaux de s'animer...


Le documentaire d’Alain Jaubert, de l'émission Palettes, montre les films réalisés en 1980 par Mario Ruspoli dans la grotte réelle et procède par étapes, partant d'une apparente simplicité pour aller vers une complexité de plus en plus étoffée, qui va jusqu'à déployer une cosmogonie fabuleuse où se côtoient, entre magie, chamanisme et totémisme, les mythes et les fondements de l'organisation sociale des hommes de Cro-Magnon.
Aujourd'hui, les touristes ne pénètrent plus dans la grotte car leur passage en menaçait la survie. Depuis des années déjà, on visite Lascaux II, où les deux premières cavités ont été reconstituées à l’identique.
Cependant, on se demande encore si c'était un sanctuaire pour initiés, de l’art décoratif ou de l’art magique, si les fresques sont des marqueurs ethniques, religieux...



- Voir aussi :

LASCAUX, le ciel des premiers hommes

HOMMES ET DIEUX DES CAVERNES - Aux origines de l'art

L'ODYSSEE DE L'ESPECE - La série documentaire

 

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