AUX ORIGINES DE L'HUMANITÉ : Les premiers pas

Publié le par Galaxien

Les premiers pas, est un documentaire (0h52) qui revient plusieurs millions d'années en arrière dans les plaines d'Afrique lorsque des grands singes quadrupèdes se seraient redressés pour marcher jusqu'à devenir des hommes, une posture entraînant une évolution de leur cerveau. Est évoqué la découverte en Éthiopie, en 2000, du fossile de Selam, une petite fille morte vers 3 ans il y a environ 3,3 millions d'années. Partie 1 sur 3.

 

L’homme est la seule créature sur Terre à se déplacer exclusivement sur ses seuls membres postérieurs, avec le corps parfaitement droit. Une bipédie affirmée, dont l’origine remonte à des millions d’années…
Le cliché connu est le petit singe qui, au fil des millénaires, descend de son arbre, marche, voûté et à quatre pattes d’abord, puis dressé fièrement sur ses deux pieds pour aboutissement, devenir un Homme… Mais disons-le tout de suite, cette vision tenace héritée de la Scala Naturae, ou l’échelle des êtres, d’Aristote, n’a pas grand chose à voir avec la réalité. Les premiers pas de l’homme, nous disent les paléoanthropologues, s’inscrivent dans les traces laissées par de multiples lignées. Une évolution en mosaïque, complexe et incomplètement élucidée. 


La bipédie n’est pas l’apanage de l’homme. Tyrannosaures, varans, ours, singe etc., les animaux qui se déplacent au sol sur deux pattes, occasionnellement voire systématiquement, sont légion. Nos cousins les grands singes arboricoles, gibbons, orang-outans, gorilles, bonobos, chimpanzés, pratiquent, à des degrés divers, la marche bipède partageant avec nous la verticalité du corps, la règle au sein du répertoire locomoteur des hominoïdes, notre famille zoologique commune, comme le dit le paléoanthropologue Pascal Picq. 
Traces de pas de Laétoli, reconstitution au Musée de préhistoire des Eyzies de Tayac en Tanzanie, les traces de pas d’un ou deux adultes et d’un enfant découvertes en 1976 par Mary Leakey dans des sédiments volcaniques, constituent un émouvant témoignage vieux de 3,5 millions d’années, d’une autre bipédie encore, celle d’Australopithèques comme la célèbre Lucy, montrant une absence de voûte plantaire et un gros orteil écarté et préhensile.


Bien plus proches de nous dans le temps et dans la structure, sont les empreintes trouvées à Roccamonfina en Italie datant de 350 000 ans, les plus anciennes traces de pas connues en Europe attribuées à nos ancêtres Homo erectus ou bien à ceux de Néandertal, Homo heidelbergensis.    
Une grande diversité, donc. S’il constate que, dans la nature actuelle, l’homme est le seul animal capable de marcher sur deux membres postérieurs et le buste parfaitement redressé, Pascal Picq martèle volontiers : "Il n’y a pas une bipédie, mais des bipédies". Il s’agit alors pour les anthropologues, de tracer la nôtre...
Fort heureusement pour les chercheurs, qui ne disposent souvent que de squelettes fossilisés fragmentaires, les indices en sont multiples. Le trou occipital, par où artères, nerfs et moelle épinière passent du tronc au crâne, est face au sol et non vers l’arrière, comme chez les quadrupèdes. La courbure de la colonne vertébrale, le bassin large et robuste, le fémur long, l’implantation des muscles locomoteurs, le pied aux orteils groupés et à la voûte plantaire amortisseuse de chocs, autant de signes dont l’interprétation, cependant, donne lieu à de multiples scénarios des origines.    

 
Des théories qui se télescopent. En effet, jusqu’au début du XXe siècle, le modèle dominant nous vient des forêts d’Asie, où les gibbons marchent sur leurs deux pattes postérieures lorsqu’ils se hasardent au sol. Puis vient la théorie de l’East side story : Dans l’est de l’Afrique, il y a moins de 10 Ma, un remplacement progressif des forêts par la savane, dû à un assèchement du climat, contraint les grands primates à descendre au sol, à se redresser pour y repérer nourriture ou prédateurs, à devenir des bipèdes aux mains libres, façonneurs d’outils, au cerveau bouillonnant. Une approche abandonnée de nos jours.
L’observation, depuis les années 1960, du répertoire locomoteur des grands singes relance l’idée d’une bipédie liée à la suspension dans les arbres. Toutefois, Yvette Deloison, anthropologue au CNRS, trouvant à l’humain une main trop généraliste et un pied trop spécialisé, déclare : "Je crois que les ancêtres de la lignée humaine sont exclusivement bipèdes depuis beaucoup plus longtemps que 15 Ma", bien que les  fossiles correspondants restent encore à découvrir…


Quoi qu’il en soit, s’il est difficile d’établir avec certitude lesquels de ces ‘personnages’ fossiles figurent au rang de nos véritables ancêtres, notons que Toumaï (Tchad, -7 Ma), Orrorin (Kenya, -6 Ma), et nombre d’Australopithèques (Afrique, entre 5 et 1 Ma), en partie arboricoles, montrent également les signatures anatomiques de bipédies.
Une aptitude à la marche qui ne cessera de s’amplifier : "la bipédie semble monnaie courante dans les savanes arborées d’Afrique avant l’émergence des premiers grands hommes, Homo ergaster, à la bipédie comparable à la nôtre, vers 1,8 Ma", dit encore Pascal Picq. Ergaster est un de nos ancêtres, le premier véritable humain arpenteur de savanes et le premier explorateur du monde.
(hominides.com/)



- Les trois parties :

AUX ORIGINES DE L'HUMANITÉ : La série



- Voir aussi :

LES PREHUMAINS, l'odyssée de l'espèce

L'ODYSSEE DE L'ESPECE - La série documentaire

LASCAUX, PREHISTOIRE DE L'ART

 

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