DÉBAT : L’ADN, nos ancêtres et nous
Débat sur Arte suite au documentaire : L’ADN, nos ancêtres et nous (0h30) en compagnie de chercheurs qui expliquent l'histoire de l'humanité depuis son origine à aujourd'hui, grâce aux recherches en génétique.
L'histoire de l'humanité aurait débutée à partir du premier organisme vivant formé dans l'eau de l'océan, il y a un peu moins de quatre milliards d'années, et les cellules se sont développées pour engendrer la diversité terrestre.
Le code génétique est universel, il est de même nature aussi bien dans un brin d'herbe que chez un éléphant, un homme ou un putois, comme le souligne le généticien Axel Kahn, interviewé dans le documentaire. Les auteurs, Franck Guérin et Emmanuel Leconte, ont le mérite d'essayer de rendre grand public un sujet complexe, celui du voyage au coeur de nos cellules pour mieux comprendre l'humanité.
Avec le documentaire, on va d'étonnement en étonnement. L'homme et la levure ont un ancêtre commun, tout comme la mouche ou un champignon qui a vécu il y a 2,5 milliards d'années. L'ADN de deux individus pris au hasard sur la planète ne diffère que de 0,1 %, et notre ADN est le même que celui d'un chimpanzé à 99 %. On apprend que la population mondiale descend directement d'un petit groupe d'individus qui vivaient en Afrique, sans doute du côté de l'actuelle Namibie, il y a 200 000 ans.
Au fil du temps, des Homo sapiens ont quitté le berceau de l'humanité pour coloniser d'autres parties du monde, se rendant en Asie en suivant les côtes puis en Australie tandis qu'une autre vague, profitant de la glaciation du détroit de Béring, est passée en Amérique pour aller jusqu'à la Terre de Feu. Donc, comme insiste le Prix Nobel Desmond Tutu, non sans malice, "nous sommes tous des africains". Les Homo sapiens ont croisé d'autres types d'hommes, comme ceux de la lignée néandertalienne, mais eux seuls ont survécu. Le corps humain s'est adapté aux conditions climatiques, notamment la couleur de la peau, qui, en fonction des variations d'ensoleillement, s'est blanchie.
Généticiens, paléo-anthropologues et archéologues se succèdent, expliquant par exemple que si les Orientaux ont les yeux en amande, c'est que le chef d'une tribu a dû avoir une concubine qui avait cette forme d'oeil, qu'ils ont eu de nombreux enfants et qu'au fil des générations ce critère s'est généralisé. Il ne s'agit donc pas, comme beaucoup l'ont cru, de l'effet d'une quelconque sélection. Une scientifique explique d'ailleurs qu'un corps petit et rond s'adaptera plus facilement à un climat froid, et une forme longue et fine, à un climat chaud et sec.
- Voir aussi :
LA FABULEUSE HISTOIRE DE LA SCIENCE : D'où venons-nous ?
LA CELLULE HUMAINE. Epigénétique, ADN, mémoire des gènes, la mort programmée
ÉPIGÉNÉTIQUE : Nous sommes ce que nous mangeons
NEANDERTAL ET SAPIENS, l'odyssée de l'espèce