LA MORT ET LE VOYAGE VERS L'IMMORTALITÉ
La mort et le voyage vers l'immortalité, est un documentaire (0h45) de la série L'Egypte des pharaons sur les rites funéraires, des fumigations à la momification finale et du jugement d'Osiris au choix de la destination de l'âme, qui s'intéresse aux croyances de vie et de mort liées pour les égyptiens de l'Antiquité qui consacraient une grande partie de leur existence à préparer leur mort pour renaître à la vie éternelle.
Le phénomène de la résurrection, de la vie après la mort, est évident chez les égyptiens anciens. En effet, le Soleil meurt chaque jour pour renaître chaque matin. Il ne peut donc en aller autrement pour tout autre forme de vie. Lorsque le pharaon de la Haute et de la Basse Egypte meurt, il rejoint son père Rê pour l’éternité.
Chez les égyptiens, la vie sur Terre n’est en fait qu’une préparation de la vie dans l’au-delà. La deuxième vie est bien plus importante que la première. Dès la mort du pharaon, ce dernier commence un long voyage vers le royaume des morts gouverné par Osiris. Celui-ci a été tué par son frère Seth et ramené à la vie par sa femme et sœur Isis. Il est donc le premier à avoir subi la résurrection.
Le voyage du pharaon défunt nécessite beaucoup de préparation. Au moment du décès, les éléments spirituels, le corps n’étant que matériel, sont séparés. Ces éléments sont au nombre de trois : Le ba, qui est l’âme, le ka, l’énergie spirituelle ou le double, et l’akh, l’étincelle nécessaire à la vie. Pour pouvoir accéder à la vie éternelle, ces éléments doivent être de nouveau réunis. Le temple construit pendant la vie du pharaon est là pour offrir le support indispensable.
Autre élément important pour accéder au royaume d’Osiris, la momification. L’art de momifier a été appris aux hommes par Anubis. Cette pratique permettait de conserver le corps pendant très longtemps. On disposait aussi les organes du mort dans 4 sortes de boîtes appelées canopes. Une fois la momification réalisée, Anubis vient chercher le pharaon défunt et l’emmène devant le tribunal présidé par Osiris. Pendant l’embaumement, les viscères du mort étaient retirés de son corps. Elles devaient être placées dans un récipient caractérisé par un couvercle en forme de tête de divinité et représentant un des 4 fils d’Horus.
C’est la ville de Canope, actuelle Aboukir, où selon les grecs on adorait une divinité représentée sous la forme d'une cruche, qui a donné son nom à ces petits vases. lls étaient fabriqués en calcaire, en albâtre, en terre cuite ou en faïence. Les poumons étaient placés dans le canope fermé par un couvercle représentant Hapi, le dieu à tête de babouin, le foie dans celui représentant Amset, le dieu à tête humaine, l’estomac dans celui représentant Douamoutef, le dieu à tête de chacal, et les intestins étaient gardés par Qebehsenouf, le dieu à tête de faucon. Le cœur était le seul organe qui restait dans le corps du défunt car selon les égyptiens, il était le siège de la vie et des émotions.
Les canopes étaient ensuite déposés par les embaumeurs près du sarcophage. Chaque vase était associé à un génie, une déesse et un point cardinal. Il avait pour rôle de protéger les organes qu'il renfermait.
La scène du jugement sera décisive pour le pharaon. A ses débuts, la momification n’était réservée qu’au pharaon car eux seuls pouvaient accéder à la vie éternelle. Par la suite, on a considéré le royaume d’Osiris ouvert à tous.
Sur la scène de la pesée du coeur, gravée dans la pierre, le pharaon arrive accompagné d’Anubis. On remarque une balance à deux plateaux près de laquelle un second Anubis vérifie son bon fonctionnement. Sur le plateau de gauche est placé le cœur du défunt et sur celui de droite, la plume de Maât, déesse de la justice et de la vérité. Sachez que la balance représentée est le symbole actuel de la justice.
A côté du second Anubis se trouve Amémet, prête à dévorer le cœur du défunt. En effet, si le cœur du défunt est plus léger que la plume, donc exempt de péchés, il mérite d’accéder à la vie éternelle car sa vie a été vertueuse et remplie de paix. Dans le cas contraire, son cœur sera dévoré par Amémet et il ne pourra pas rejoindre les dieux dans le royaume de la vie éternelle. Thot se situe à droite du papyrus et note le résultat de la pesée.
Si le jugement est en faveur du pharaon, Horus l’amène devant son père, Osiris. Derrière ce dernier se trouve Isis et Nephtys, déesses protectrices des morts. A ce moment, juste au pied d’Osiris, les quatre fils d’Horus jaillissent d’un lotus bleu. Ceux-ci étaient les protecteurs de certaines parties du corps du défunt. En effet, le foie était protégé par Amset à tête humaine et la déesse Isis, les poumons par Hâpy à tête de babouin et la déesse Nephtys, l'estomac par Douamoutef à tête de chien et la déesse Neith, et enfin l'intestin protégé par Qebesennouf à tête de faucon et la déesse Selkhet. On retrouve leurs effigies sur les canopes posées à côté du défunt.
Dans la scène du jugement, on peut également remarquer que dans la partie supérieure du lotus, on retrouve les divinités principales de l’Egypte sauf une : Seth. Le pharaon peut maintenant accéder à la vie éternelle.
Extrait du Livre des morts des anciens égyptiens : "Si le défunt a appris ce chapitre, il pourra atteindre les champs des bienheureux. Il trouvera sur l'autel de la grande divinité la boisson et le pain consacrés. Il pourra atteindre les champs des bienheureux après avoir revêtu toutes les formes qu'il lui plaira, il pourra enfin y circuler à tout moment, réellement, éternellement... "
(egyptos.net)
- Voir aussi :
POST MORTEM : Egypte, le culte de la mort vers l'immortalité
DIEUX ET DEMONS - L'Egypte, 3000 ans d'histoire
EXPERTISE DES MOMIES EGYPTIENNES
Y A-T-IL UNE VIE APRÈS LA MORT ?
LA REINCARNATION - LE CYCLE DE LA VIE