EXTRA-TERRESTRES, L'ENQUÊTE SPATIALE
Extra-terrestres, L'enquête spatiale, est un documentaire scientifique (0h50) qui s'intéresse à la vie ailleurs et l'exobiologie pour lesquelles des astronomes, astrophysiciens et astrobiologistes, sont sur la trace de formes de vie qui auraient pu se développer sur Terre dans les environnements les plus hostiles, comme les extrêmophiles, ces mêmes organismes qui pourraient peupler d'autres planètes du Système solaire.
L'idée d'une vie au-delà de la Terre est ancrée dans l'imaginaire humain depuis l'Antiquité. Epicure écrivait déjà à Hérodote : "Les mondes sont en nombre infini... On ne saurait démontrer que dans tel monde des germes tels que d'eux se forment les animaux, les plantes et tout le reste de ce qu'on voit, pourraient n'être pas contenus". Dans les années 1950, les progrès spectaculaires de la biologie moléculaire permettaient de mettre en évidence l'extraordinaire complexité de la vie. Se développa alors l'idée qu'une telle complexité ne pouvait être, à l'origine, que le résultat d'un concours de circonstances tout à fait exceptionnel. Les exobiologistes, eux, prônent la simplicité, donc le caractère répétitif de l'origine de la vie, en prenant essentiellement la vie terrestre comme référence.
Il y a un peu plus d'un siècle, Louis Pasteur démontre que l'air contient des micro-organismes susceptibles de tout contaminer, et que des substances stériles peuvent le rester indéfiniment si elles sont maintenues hors du contact avec l'air, mais la question de l'émergence de la vie à partir du monde chimique reste ouverte. Parallèlement aux travaux de Pasteur, Richter émet l'hypothèse que la vie est dispersée dans tout l'Univers. Des micro-organismes au sein de corps célestes seraient capables d'atteindre la Terre et de s'y développer. Au début du XXème siècle, Arrhénius enrichit cette théorie, dite de la panspermie. Si elle explique partiellement l'origine de la vie sur Terre, elle ne fait en revanche que déplacer le problème dans l'espace et le temps. Quelle est l'origine de ces micro-organismes et comment ont-ils survécu au voyage ?
Les éléments chimiques comme le carbone, l’hydrogène, l’oxygène et l’azote, sont présents partout dans l’Univers. Chacun d'entres eux ont contribué à la création de la vie sur Terre. Il représentent en ce sens la combinaison biochimique parfaite, mais par contre, il n’est pas forcement nécessaire d’avoir des conditions idéales de chaleur, d’oxygène ou d’eau pour voir la vie apparaître. Les grandes profondeurs de nos océans en sont les premiers témoins.
Si la vie existe ailleurs dans notre Système solaire, alors elle est certainement de nature microbienne. Les scientifiques veulent pouvoir détecter sans ambiguïté la trace de bactéries dans des fossiles anciens. Ils travaillent également à identifier des biomarqueurs, des indicateurs moléculaires ou isotopiques, qui une fois quantifiés dans un échantillon démontreraient l'existence d'une activité biologique passée ou présente.
Autre défi, cibler les types d'environnements susceptibles d'abriter la vie. Cette tâche passe par une meilleure connaissance des conditions où celle-ci est possible sur Terre, et donc par l'étude des organismes habitant ses contrées les moins accueillantes. Une traque des extrêmophiles qui transporte les spécialistes du CNRS des sources hydrothermales des dorsales océaniques jusqu'au désert d'Atacama au Chili, en passant par le lac de Vostok sous la banquise antarctique.
Pour comprendre comment la vie pourrait exister sur d’autres planètes et satellites du Système solaire, deux chercheurs britanniques, Liane Benning, de l’Université de Leeds et Dominique Tobler, de l’Université de Glasgow, se sont rendus sur l'archipel du Spitzberg, une région connue pour être une des plus froides de la Terre. Ce site présente en effet certaines analogies avec les dépôts de glace et de givre qui recouvrent les pôles martiens ou d’autres objets glacés du Système solaire comme les satellites Europe ou Encelade.
Benning et Tobler ont mis sur pied leur expédition dans le cadre du programme Amase, pour Arctic Mars Analog Svalbard Expedition. Le but est de comprendre comment neige et glace de cette région ont été colonisées par des organismes subsistant avec très peu d’éléments nutritifs dans un environnement caractérisé par de grandes fluctuations de température et des niveaux élevés de rayonnement UV. L’objectif est de déterminer quelles sont les stratégies adoptées par ces organismes extrêmophiles pour y survivre. En comprenant cela, on pense augmenter nos chances de détecter et découvrir des formes de vies primitives sur d’autres objets du Système solaire.
En s'appuyant sur les avancées acquises ces dernières années sur nos connaissances des différents chemins pris par la vie terrestre, on s'aperçoit que la vie est beaucoup plus robuste qu'on ne le pensait, repoussant les limites au sein desquelles elle peut s'épanouir. Notre planète abrite en effet des organismes, dits extrêmophiles lorsque ses conditions de vie normales sont mortelles pour la plupart des autres organismes, qu'on pensait ne pas pouvoir exister il y a encore quelques années.
Certains prolifèrent dans des eaux très salines, dans les sources d’eau chaude acide, dans les boues saumâtres ou dans les glaces des pôles. D’autres s’acclimatent très bien à des températures de 110°C, sans lumière, ou résistent à des radiations qui tueraient 50.000 fois un humain, voire, comme les inénarrables tardigrades, au vide spatial. Beaucoup d'extrêmophiles appartiennent au taxon des archées ou des bactéries, bien qu'il existe aussi des extrêmophiles eucaryotes métazoaires.
On ne sait pas très bien pourquoi l’évolution a sélectionné des organismes aussi résistants, mais ils nous montrent que la vie est capable de s’adapter à de nombreux environnements. Une information importante pour les exobiologistes, qui peut donner de l’espoir à ceux qui cherchent à déterminer si l’hypothèse de la panspermie a des fondements. Cela permet aussi d'envisager que la vie a pu ou peut apparaître dans des environnements hostiles.
L’exobiologie, ou astrobiologie, a pour objet l’étude de la vie dans l’Univers. Cette thématique vaste comprend aussi bien l’étude de la vie en elle-même, de son évolution et de sa distribution dans l’Univers, que celle des conditions et des processus qui ont permis l’apparition de la vie sur notre planète, ou ailleurs. Cette science est nécessairement pluridisciplinaire, c'est-à-dire qu’elle fait appel aussi bien aux compétences de biologistes et de génétique moléculaire, que celles de physiciens, de chimistes et de géologues. Dans sa composante spatiale, l'exobiologie interagit avec la Planétologie, par la caractérisation des planètes, de la notion d'habitabilité, recherche de l'eau et de la matière organique, chimie interplanétaire, etc., l'Astronomie, par la recherche et caractérisation des exoplanètes, des indices d'une activité biologique, ainsi que l'exploration robotique et humaine du Système solaire. Le programme du CNRS dédié à ces recherches est un élément important de cette interdisciplinarité.
Les considérations sur la recherche de traces de vie dans le Système solaire, et l'éventualité d'un retour d'échantillons de corps célestes pouvant avoir hébergé une forme de vie, imposent, en accord avec les traités internationaux sur l'espace extra-atmosphérique, une interaction forte de l'exobiologie avec les activités regroupées sous le terme générique de la protection planétaire.
Depuis des dizaines d'années, des astronomes cherchent des signaux radio qui seraient émis par des extraterrestres, on envoie des sondes spatiales vers la plupart des planètes du Système solaire, et les planétologues étudient les conditions nécessaires au maintien de la vie, mais cette recherche commence à peine. Si le programme d'exploration spatiale se poursuit au rythme actuel, nous saurons peut-être, d'ici 2050, s'il existe ou si, un jour, il y a eu de la vie ailleurs dans le Système solaire. Au minimum, nous saurons si la vie existe sur Europe, un satellite de Jupiter, ou sur Mars. Nous aurons également entrepris l'exploration de systèmes planétaires autour d'autres étoiles, à la recherche de traces de vie dans les spectres des atmosphères planétaires.
La planète Mars aurait autrefois présenté des conditions favorables à la vie. Michel Viso, exobiologiste au CNES dit : "Nous guettons les moindres faits et gestes de Curiosity. Nous n’osons pas trop y croire pourtant, à chaque fois que le rover soulève un caillou, on ne peut s’empêcher de sentir monter en nous l'espoir qu'il découvre la vie. Notre perception de l’Univers et de notre place dans celui-ci en serait à jamais modifiée."
Dédié à la recherche de vie extraterrestre, le programme SETI, Search for Extraterrestrial Intelligence, né en 1959 sous l’impulsion des physiciens américains Giuseppe Cocconi et Philip Morrison, entreprend de fouiller l’espace dans l’espoir de détecter des signaux d’intelligence extraterrestre. Depuis son lancement, beaucoup d’astrophysiciens de renom ont été associés au projet. Cette communauté est parfois gagnée par un sentiment de frustration, malgré un programme scientifiquement encadré. Seulement, rien n’est jamais acquis dans un domaine où tout demeure hypothèse. Depuis peu, on prétexte notamment l’absence de résultats tangibles, doutant de la méthode.
Aussi, alors que certains affirment que des extraterrestres sont déjà venus nous rendre une petite visite sur Terre, d'autres soutiennent que rien ne permet de déterminer un lien entre les OVNIs,Objets Volants Non identifiés, et des visiteurs dits extraterrestres. En effet, on trouve parfois des explications très rationnelles à ces apparitions. Néanmoins, nombre d'évènements demeurent encore inexpliqués et soulèvent de grandes interrogations, au point que certains scientifiques pensent qu'ils sont bien extraterrestres...
Déjà, au 1er siècle avant J-C, Lucrèce écrivait : "Si la même force, la même nature subsistent pour pouvoir rassembler en tous lieux ces éléments dans le même ordre qu'ils ont été rassemblés sur notre monde, il y a dans d'autres régions de l'espace d'autres Terres que la nôtre et des races d'hommes différentes avec d'autres espèces sauvages."
Plus de 21 siècles plus tard, la question de la vie extraterrestre passionne toujours, mais notre réflexion a évolué. Avec le développement des moyens techniques, l'humanité est passée d'une interrogation philosophique à une démarche scientifique, qui reste en quête de preuve.
- Voir aussi :
EXTRÊMOPHILES ET VIE AILLEURS DANS LE SYSTEME SOLAIRE
EN QUÊTE DE VIE EXTRATERRESTRE - Sommes-nous seuls dans l'Univers ?
A LA DECOUVERTE DES LUNES DANS L'UNIVERS - En quête de vie extraterrestre
RECHERCHES SUR LA VIE EXTRATERRESTRE
PANSPERMIE : Sommes-nous des "aliens" ?