LE PROJET NIM : Expérience d'éducation d'un chimpanzé

Publié le par Galaxien

 Le Projet Nim, est un documentaire (0h49) sur une expérience faite aux Etats-Unis consistant à élever comme un humain le chimpanzé nommé Nim Chimpsky et lui apprendre le langage des signes. Partie 2 sur 2.

 

Nim Chimpsky est un chimpanzé né le 10 novembre 1973. Son nom est un jeu de mots sur celui du linguiste américain Noam Chomsky, qui considère le langage comme une propriété des seuls êtres humains, et du mot chimp qui signifie chimpanzé en anglais. Il est mort le 10 mars 2000.
Nim naît en captivité dans un centre de recherche sur les primates, l'Institut d'Étude des Primates, IPS. Quelques années après la parution du livre "La planète des singes", un professeur de l'Université de Colombia aux Etats-Unis fait l'expérience de confier ce tout jeune chimpanzé à une famille humaine pour étudier sa capacité d'apprentissage au langage. Il revient au professeur Hubert Terrace, du Laboratoire des connaissances sur les primates, d'avoir initié l'expérience.


Le Projet Nim est alors lancé, il s'agit de prouver qu'un chimpanzé est capable d'apprendre à communiquer par le langage s'il est élevé dans un environnement humain. Le primate est censé être initié à la langue des signes, puis acquérir des rudiments de vocabulaire et de grammaire lui permettant de faire part de ses réflexions et de ses émotions. En cas de succès, il serait donc permis d'espérer franchir la barrière de l'espèce et par la même de repenser la question de la condition humaine...
A l'origine, Le Projet Nim fut mis en place pour réfuter la thèse de Noam Chomsky selon laquelle le langage serait le produit d'une capacité appartenant exclusivement à l'homme parce qu'il est génétiquement inscrit en lui.


Séparé à l'âge de 2 semaines d'une mère vivant en captivité, Nim est d'abord confié à Stephanie Lafarge, une ex-étudiante du professeur Terrace, qui devient sa dite mère adoptive. Le lien fusionnel qui s'instaure entre elle et l'animal entrave toutefois la pédagogie du projet. Herbert Terrace, qui est autorisé à disposer d'une propriété appartenant à l'Université, confie alors Nim à Laura-Ann Petitto, qui devient en 1975 sa deuxième mère adoptive, tandis que Joyce Butler est chargée d'enseigner la langue des signes à l'animal. Quand Laura-Ann, effrayée par l'aventure, se retire, Joyce prend le relais.
Quelques temps plus tard, avouant sa déception, Herbert Terrace met fin à l'expérience en 1977. C'est alors que le véritable calvaire commence pour ce singe qui, parvenu à l'âge adulte, a toujours vécu parmi les humains. Restitué à l'Institut d'étude sur les primates de l'Oklahoma, il doit y faire l'apprentissage de ses congénères et de la cage, et surmonter l'abandon de sa famille humaine. Bob Ingersoll, un étudiant qui travaille à l'institut, le seul qui lui soit resté fidèle, se prend toutefois d'amitié pour lui, mais ne saura empêcher la vente de Nim à un laboratoire scientifique qui se livre sur lui à des tests de vaccination.


Cette démarche, au départ enthousiasmante pour les différents protagonistes puis de moins en moins face à la tristesse de l'animal, allait de pair avec les croyances et autres utopies répandues à une époque et dans un contexte favorisant toutes les excentricités, avec ses références scientifiques et idéologiques qui se développent inévitablement dans le sillage de ces chercheurs.
S'il a appris une centaine de signes différents durant sa vie, Nim a fini cobaye, dans un état proche de l'aliénation et de la mélancolie, parqué avec ses congénères dans un enclos. Une séquence montre son ahurissement à tomber pour la première fois sur un autre chimpanzé. Le projet Nim, ce n’est pas l’histoire d’un animal qui voulut être un homme, mais celle d’un chimpanzé auquel on fit croire qu’il en était un, et qu’on renvoya à sa condition parce que malgré tous ses efforts, il ne répondait pas aux attentes que les chercheurs avaient placées en lui.


James Marsh, cinéaste et réalisateur du documentaire, propose une réflexion sur la communication en racontant une tentative de domestication, à travers des images d'archives et des témoignages de la famille ayant recueilli le primate. Le film se termine sur une image relativement apaisée, tandis que la voix narrative nous demande si le singe pourra jamais pardonner aux hommes le mal qu'ils lui ont fait.
Le Projet Nim est également le récit d'un échec humain qui laisse des séquelles et rappelle que les hommes ne doivent pas jouer avec les animaux, oubliant un peu vite qu'ils possèdent des émotions et des sentiments, même si différents de ceux des humains. Nim est un animal qui perdit sa place chez les animaux et ne la trouva jamais chez les humains.
Stéphanie Lafarge, première mère adoptive et démissionnaire de Nim, milite depuis dans une association de prévention de la cruauté envers les animaux.



-  La première partie :

LE PROJET NIM : Le singe qui devait devenir humain

- Voir aussi :

KOKO, la gorille intelligente qui parle  

LES ORIGINES DU LANGAGE

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