LES COMBATTANTS DE L'OMBRE : 1939-1941 - Les difficiles débuts de la Résistance
Les difficiles débuts de la Résistance, est un documentaire (0h51) de la série Les Combattants de l'ombre, qui revient sur l'histoire et l'implication des résistants lors de la Seconde Guerre mondiale en Europe, avec les récits des témoins, et accompagnés d'images d'archives. Episode 1 sur 6.
Ce premier épisode sur six de la série, Les difficiles débuts de la Résistance, sur la période 1939-1941, se résume ainsi : De la Pologne à la Grèce, les nazis imposent un nouvel ordre politique qui règne bientôt sans partage sur tout le continent. Pourtant, aux quatre coins de l'Europe, des résistants se lèvent spontanément, pour des actions diverses, sans obéir à des mots d'ordre impulsés de l'extérieur...
Cette série documentaire offre un nouveau regard sur la Seconde Guerre mondiale, construite autour de témoignages exceptionnels des derniers acteurs de l’époque, illustrée d’archives inédites et de scènes de reconstitution, vue cette fois du côté de la Résistance et dans une dimension pour la première fois européenne.
En ce qui concerne la France, les résistants étaient des hommes et des femmes de tous âges mais souvent jeunes voire très jeunes. Moins nombreuses que les hommes, les femmes y étaient souvent cantonnées dans des rôles subalternes. Ils étaient issus de toutes les couches sociales. Toutes les sensibilités politiques de gauche comme de droite, toutes les sensibilités philosophiques et religieuses étaient représentées au sein de la résistance.
Des étrangers ont combattu aux côtés des résistants français : Antifascistes italiens, antinazis allemands et républicains espagnols réfugiés en France; immigrés polonais et arméniens; juifs apatrides.
Volontaires engagés dans l'action clandestine, les résistants risquaient à tout moment d'être dénoncés, arrêtés, torturés, emprisonnés, exécutés ou déportés. Ils constituaient une toute petite minorité courageuse, qui a suscité à la fin de l'Occupation un mouvement social beaucoup plus vaste, entraînant l'adhésion de la majorité des français.
L'engagement dans la résistance a été plus ou moins précoce, dès 1940-1941 ou au contraire plus tardif, en 1943-1944. Les motivation des résistants étaient le refus de la défaite et de l'occupation allemande, refus du régime de Vichy et de la collaboration, refus de la répression et des mesures antisémites, volonté de combattre pour libérer la France.
La résistance a revêtu des formes multiples qui allaient de l'attentisme prudent ou l'écoute de la BBC, jusqu'à la l'action directe, attentats, sabotages, ou la lutte armée dans les maquis, en passant par les manifestations patriotiques, le renseignement, la diffusion de la presse clandestine, la participation à des réseaux d'évasion, le refus du STO, Service du travail obligatoire, mis en place à la fin de 1942 et au début de 1943.
Les résistants étaient isolés. Ils ne pouvaient guère compter sur la population accablée par la défaite, soucieuse d'assurer d'abord sa survie et terrorisée par les menaces de représailles, ni sur l'aide des Alliés qui a tardé à venir et est restée limitée. Ils ont dû surmonter leurs propres divisions.
Quatre facteurs extérieurs à la résistance l'ont favorisé : En juin 1941, l'attaque allemande contre l'Union soviétique a levé les équivoques qui pouvaient subsister chez certains militants communistes depuis le pacte germano-soviétique d'août 1939, et a renforcé la détermination des résistants communistes qui constituaient, depuis 1940, la cible privilégiée de la répression nazie et vichyste.
En septembre 1942, l'établissement du STO a poussé les réfractaires à rejoindre les maquis.
En novembre 1942,l'invasion de la zone Sud par la Wehrmacht a discrédité le régime de Vichy incapable de s'y opposer, anéanti le mythe d'un Vichy-bouclier, État indépendant et souverain jouant le double-jeu pour le plus grand intérêt de tous les français, et elle a uniformisé les conditions de la résistance dans les deux zones.
En février 1943, la capitulation de la VIe Armée allemande à Stalingrad a fait s'effondrer le mythe de l'invincibilité de la Wehrmacht et de la victoire définitive du Reich hitlérien auquel le régime de Vichy avait adhéré.
La France libre avait besoin de se faire reconnaître par la résistance intérieure et la résistance intérieure avait besoin de l'aide de la France libre. En janvier 1942, de Gaulle a envoyé Jean Moulin en France avec pour mission d'unifier la résistance intérieure. Au printemps 1943, les mouvements de la zone Sud ont fusionné dans les Mouvements Unis de Résistance MUR, et ceux de la zone Nord ont commencé à coordonner leur action.
Présidé par Jean Moulin puis après son arrestation en juin 1943, par Georges Bidault, le Conseil National de la Résistance, CNR, a élaboré un programme qui a été adopté en mars 1944. Ce programme fixait les conditions de la lutte immédiate pour la libération du territoire français et les mesures à appliquer après la Libération pour rétablir la légalité républicaine et promouvoir de profondes réformes sur le plan économique et social. Au début de 1944, a été créé le Mouvement de Libération Nationale, le MLN, qui regroupait les MUR et plusieurs mouvements de la zone Nord.
Lorsque s'achève la libération de la France au printemps 1945, avec la réduction des dernières poches tenues par les allemands, le bilan est lourd : 20.000 FFI ou FTP tués au combat, 30.000 fusillés, plus de 60.000 déportés, dont près de la moitié sont morts dans les camps.
Cependant, le sacrifice des résistants n'a pas été inutile et l'action de la résistance, même si elle n'a été qu'une force d'appoint, a bien servi la France. Cette action a été reconnue par le commandant en chef des armées alliées en Europe, le général Eisenhower, et a contribué ainsi à épargner à la France d'être soumise à l'AMGOT, pour Allied Military Government for Occupied Territories, ou Administration militaire alliée des territoires occupés.
(cndp.fr/crdp-reims)
- Les six épisodes :
LES COMBATTANTS DE L'OMBRE : La série
- Voir aussi :
LA RÉSISTANCE FRANÇAISE : Vivre libre ou mourir
SECONDE GUERRE MONDIALE - Liste des documentaires et reportages