MAGIE ET RITUELS EN ÉGYPTE ANCIENNE
Égypte, Land of the Gods, est un documentaire (0h43) qui s'intéresse aux rites pratiqués par les magiciens égyptiens et leurs objets, comme les amulettes, afin de protéger et/ou aider des défunts et les pharaons au passage de la vie vers l'au-delà.
Dans l'Égypte antique, le pharaon était le magicien suprême, médiateur entre le Dieu et son peuple, mais la magie elle-même est pour l'égyptien ancien l'héritage de Dieu. Pour ce dernier, penser que quelque chose est inanimé prouve que notre regard ne s'est pas correctement ouvert sur la réalité. L'homme, comme n'importe quel autre organisme vivant est la résultante d'un jeu de forces.
La magie est très présente dans la civilisation égyptienne. Elle se manifeste par des forces divines pouvant être utilisées par la parole ou l'image ainsi que d'autres procédés. Deux dieux sont principalement associés à la magie : Isis, l'épouse d'Osiris, c'est ainsi que dans le mythe de la ruse d'Isis elle empoisonne Ré pour lui soutirer son nom et par cela avoir un pouvoir sur le Dieu Soleil. La deuxième divinité est Heka, qui est une personnalisation de ces forces mystérieuses.
La parole possède une puissance importante dans le domaine magique. En effet, si on prononce le nom d'un défunt, cela permet de l'animer dans l'autre monde. Le verbe est à la base de la conception du monde : "Le démiurge Amon appela son double Ré par la parole pour le faire naître". La parole est une puissance créatrice. Cette dernière se manifeste dans les tombeaux qu'on a retrouvé. Souvent, le défunt sur les représentations était représenté devant une table d'offrandes pleine à craquer de mets, où autour étaient inscrites des formules magiques qui, prononcées par un prêtre ou le défunt lui même, permettaient de nourrir le mort.
Des formules permettaient aussi d'animer les oushbetis ou "répondants", ces statuettes représentant des serviteurs, qui effectueront les travaux du mort dans l'Amanti, le domaine de ceux qui ont été proclamés justes de voix par le tribunal d'Osiris et reconnus purs.
Les représentations dans les tombes ont la même fonction que les formules magiques. Aussi, les statues permettaient d'établir un lien entre les dieux et les hommes. Si on revient dans le monde des vivants, on sait que certains égyptiens faisaient couler de l'eau sur des pierres couvertes de symboles magiques. Cette eau se chargeait de vertus bénéfiques au contact de la pierre qui faisait ainsi acquérir au buveur une immunité à certains poisons.
Dans le domaine de la protection, on peut dans ce cas prendre l'exemple du scarabée, un protecteur du cœur. D'ailleurs, certaines momies se faisaient implanter des scarabées dans la poitrine.
Cependant, la magie pouvait prendre un caractère plus offensif. Ainsi, les généraux avant une campagne faisaient inscrire puis détruire des tessons de poterie aux noms de leurs ennemis.
Le magicien devait vaincre la mort en aidant à ce que le passage de la vie à l'univers de l'autre monde se passe le plus harmonieusement possible. La momification prend tout son sens comme acte magique. Le rituel qu'elle impose, les différents objets magiques disposés sur ou autour de la momie n'ont pour but que de faciliter le passage entre les deux mondes de l'avant et de l'après mort.
Face aux dieux, maîtrisant les éléments, le magicien participe à la vie du monde et l'adepte qui a subi les épreuves menant à la connaissance pour devenir l'initié a pouvoir sur tout ce qui a un nom, c'est-à-dire sur tout ce qui est, car, pour l'égyptien, tout ce qui a reçu un nom est vivant.
Instruments magiques, amulettes, talismans, envoûtements, guérisons, sont les moyens et l'apanage du magicien égyptien. Le vrai magicien a aussi pouvoir sur la mort elle-même, comme le rappelle ce texte du Livre des morts : "Celui qui connaît le livre de magie, celui-là peut sortir au grand jour et se promener sur la Terre parmi les hommes, il ne mourra jamais."
- Voir aussi :
POST MORTEM : Egypte, le culte de la mort vers l'immortalité