RAMSES II - LE GRAND VOYAGE
Ramses II, Le Grand Voyage, est un documentaire (0h52) qui reconstitue les aventures post-mortem de la momie du grand pharaon et sa destinée exceptionnelle, grâce aux plus récentes découvertes archéologiques et historiques.
Ramsès II demeure l’un des pharaons les plus médiatisés de notre époque, mais que sait-on de sa destinée post-mortem, sachant l’importance que les égyptiens accordaient à la vie dans l’au-delà et aux soins qu'ils apportaient à la préparation du Grand Voyage des Rois défunts.
Celui de Ramsès II relève d’une exceptionnelle aventure, car loin de connaître le repos éternel dans sa dernière demeure de la Vallée des Rois, la tombe KV7, le souverain ne cessa d’être dérangé au cours des trois derniers millénaires qui nous séparent de sa mort.
Ramsès II eut une fin de règne endeuillée par la disparition successive de ses héritiers et de sa grande épouse royale Néfertari. Il meurt à 92 ans après un règne de 66 ans, qui correspond à plus de la moitié de la XIXe dynastie.
Son trésor funéraire a disparu depuis longtemps certainement à l'occasion de pillages qui eurent lieu à la fin du Nouvel Empire. Ainsi, un braséro à son nom a été retrouvé dans le trésor funéraire de Psousennès Ier de la XXIe dynastie à Tanis, preuve caractéristique d'un pillage ancien.
Sa momie fut déplacée par les prêtres, d'abord dans la tombe de son père, puis à nouveau dans la tombe de la cachette DB320 retrouvée à la fin du XIXe siècle à la suite d'une enquête du tout jeune service des antiquités égyptiennes conduite par Mariette.
En effet, dans les années 1870 à Paris et au Caire, apparaissent des antiquités égyptiennes portant les titulatures royales. Les égyptologues concluent que des trafiquants avaient secrètement découvert une nouvelle tombe. Mariette, puis Gaston Maspero et ses collaborateurs remontent la filière des trafiquants jusqu’à deux frères, Ahmed et Mohamed Abd el-Rassul. Mohamed accepte de coopérer et révèle la cachette à Deir el-Bahari.
Brugsch, conservateur-adjoint du musée de Boulaq et collaborateur de Maspero, découvre cette caverne le 6 juillet 1881. Le tombeau contenait 5 000 objets dont 36 sarcophages de divers pharaons du Nouvel Empire parmi lesquels Séthi Ier, Ahmôsis Ier et Thoutmôsis II, 3 000 statuettes funéraires, des meubles et de la vaisselle funéraire.
Ramsès II est retrouvé enveloppé dans des bandelettes posées par les prêtres de la XXIe dynastie, et réinstallé dans un sarcophage en bois de cèdre qui avait appartenu à Ramsès Ier, son grand-père. Cela illustre combien la Vallée des Rois fut l'emprise de convoitises lorsque s'effondra l'Empire des Ramsès.
Le Pacha d’Égypte ordonne le déshabillage de la momie de Ramsès II le 1er juin 1886 au musée de Boulaq. Lors de son débandelettage par Maspero, et le dégagement de ses bras, une tension post-mortem rejette l'un de ses bras soudainement dans un dernier geste, créant l'effroi et la fuite de l'assistance, notamment des ministres du pacha venus admirer le spectacle, ce qui sera une des origines du mythe de la malédiction des momies égyptiennes.
En 1907, Pierre Loti visite de nuit le musée de Boulaq et constate la dégradation de la momie du pharaon, laquelle subit sa première radiographie en 1912.
La dépouille momifiée de Ramsès II est transférée au musée égyptien du Caire puis soignée dans les années 1970, car des champignons s'y étaient développés au contact de l'air moderne. L'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt propose son sauvetage grâce à un laboratoire créé pour la momie lors de son exposition à Paris en 1976.
Grâce aux plus récentes découvertes, il est aujourd'hui possible de reconstituer l'incroyable destinée post-mortem de Ramsès II. Ce docu-fiction propose également de voir la dernière demeure du plus célèbre des pharaons dans sa splendeur retrouvée, grâce à des images de synthèse de qualité.
Les intervenants scientifiques du film :
Christiane Desroches-Noblecourt, Musée du Louvre, Département des antiquités égyptiennes, Paris - Médaille d’or CNRS 1975; Christian Leblanc et Philippe Martinez du CNRS, Laboratoire du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, Paris; Salima Ikram, Université américaine, Le Caire, Egypte.
Ce documentaire a remporté le Prix spécial du jury au Festival international du film de Toulon 2011.
- Voir aussi :
POST MORTEM : Egypte, le culte de la mort vers l'immortalité