KOYAANISQATSI

Publié le par Galaxien

Koyaanisqatsi, est un film document (1h26), une réflexion qui s’inspire des prophéties indiennes Hopis sur les méfaits de la technologie moderne, une vision du rapport de l’homme au monde, sa beauté, son exploitation, sa destruction, réalisé en 1983 et produit par Francis Ford Coppola.  

 

Le film n'est ni une œuvre narrative, ni un documentaire. Il propose simplement des images où l’on joue sur les échelles d’espace et de temps pour montrer au spectateur le monde où il vit sous un angle différent, et l’inviter lui-même à conclure dans le sens qu’il jugera bon. On peut considérer ce film, à remettre dans le contexte de l'époque de production, par moments comme une description enthousiaste de la technologie, parfois au contraire comme une vive critique de celle-ci. Le réalisateur admet avoir voulu montrer ce qu’il nomme la beauté de la bête.
Koyaanisqatsi, nom tiré de la langue Hopi, est un film réalisé par Godfrey Reggio en 1983, accompagné par la musique de Philip Glass, des images de Ron Fricke, et produit par Francis Ford Coppola. Depuis l'année 2000, il est classé au National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès à Washington.


Une chose ne fait pas de doute à la vue du film, c'est la technologie qui, il y a peu, du temps des Hopis par exemple, n'était qu'utilitaire, et qui est maintenant omniprésente et se développe selon sa logique propre.
Une image impressionnante d’une ville vue du ciel à différentes échelles se termine par la photographie des circuits d’un microprocesseur. L’image est claire, la population humaine, quand elle est prise dans son ensemble a, à peu près, autant de liberté d'action que les électrons dans un microprocesseur.
Même si l’individu reste libre, son ensemble, lui, ne l’est plus totalement et n’est pas programmé pour l’être. La frénésie de l’activité urbaine, dans la séquence The grid tournée en accéléré, alterne avec une image frappante d’ennui et de vide intérieur des individus quand ils ne sont plus en train de produire.


Le film se base sur trois prophéties indiènnes Hopis annoncées et explicitées dans le générique de fin du film. Ces prophéties permettent de mieux appréhender le film, car il est construit dessus.
Les voici en français : Si l'on extrait des choses précieuses de la terre, on invite le désastre. Près du jour de Purification, il y aura des toiles d'araignées tissées d'un bout à l'autre du ciel. Un récipient de cendres pourrait un jour être lancé du ciel et il pourrait faire flamber la Terre et bouillir les océans.

 

Significations tirées des titres de la langue Hopi :
. Koyaanisqatsi dit Ko-yaa-nis-qatsi, de Ko-yaa-nis pour déséquilibre ou folie, et qatsi, pour vie. C'est-à-dire : Vie folle, vie tumultueuse, vie déséquilibrée, vie se désagrégeant. Mode de vie non viable devant être remis en question.
Interprétation : L’avancée de la technologie sur la nature.
. Powaqqatsi dit Powaq-qatsi, de powaqa pour faux magicien, usurpateur qui vit aux dépens des autres, et qatsi, pour vie : Manière d’être tournée exclusivement vers soi, contemplation de soi, approximativement synonyme de narcissisme, avec prétention et orgueil. Entité humaine ou animale qui se nourrit des forces vitales des autres êtres dans le but de favoriser sa propre existence, approximativement synonyme de parasite.
Interprétation : Les différentes cultures, l'exploitation des pays pauvres par les pays riches, ou le contraste technologie et nature.
. Naqoyqatsi dit Na-qoy-qatsi, de nah-qoy pour violence extrême, et qatsi, pour vie : Vie basée sur le meurtre du prochain, la guerre comme manière de vivre.
Interprétation : La violence des civilisations modernes.


Une des forces du film vient du fait que l'usage du verbe en a été écarté délibérément. Le réalisateur confesse qu'il voulait même au départ ne pas donner de titre. Cela n’étant pas possible pour des raisons légales, il opta pour des titres culturellement neutres formés chacun de deux mots de la langue des indiens Hopis.
Restent les images, spectaculaires et très novatrices lors de la sortie du film, reprises abondamment depuis, ainsi que la musique de Philip Glass, étudiée pour les accompagner et en renforcer l’effet dramatique.



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Publié dans Société - Humanité

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L
https://www.youtube.com/watch?v=03n9bSWYmuA<br /> <br /> Sagesse amérindienne
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G
Merci Lasorcièrerouge !