LE CHIMPANZÉ EST UN HOMME COMME LES AUTRES

Publié le par Galaxien

Le chimpanzé est un homme comme les autres, est un documentaire (0h49) qui s'intéresse à ce singe de la famille des hominidés, très proche de l'homme par son comportement et intelligence, son organisation sociale, ses sentiments, partageant environ 95% de ses gènes avec l'Homo sapiens, ce qui fait que les scientifiques disent que l'homme ne descend pas du singe, mais que nous avons évolué en même temps qu'eux.

 

Le chimpanzé est une espèce de singes de la famille des Hominidés. Avec le bonobo, il présente des traits physiques, affectifs, mentaux, de même que des comportements relationnels et sociaux, voire moraux et spirituels, particulièrement remarquables pour l'être humain dans leur similitude ou parfois leur différence. Pour cette raison, ces deux espèces sont des sujets privilégiés d'étude scientifique avec en arrière-plan l'énigme de la nature humaine et son histoire évolutive.
Depuis de nombreuses années, la primatologue Jill Pruetz, de l'Université d'Iowa, professeur des arts libéraux et des sciences, spécialisée en anthropologie biologique, étudie le comportement des chimpanzés de Fongoli, au sud-est du Sénégal. Ses travaux ont montré que ces singes, les plus proches génétiquement des humains, ont des comportements sociaux, notamment qu'ils peuvent faire preuve d'altruisme, de générosité et même transmettre des savoirs. Une guenon a, par exemple, demandé l'aide d'un mâle pour reprendre son petit que l'homme lui avait enlevé. Ces singes sont aussi capables de confectionner des outils qu'ils utilisent ensuite pour trouver de la nourriture.


Les ressemblances entre l'homme et les chimpanzés ont toujours fasciné les scientifiques. Nous sommes très proche du chimpanzé puisque nous partageons la même famille des Hominidés. Il n'y a qu'au niveau du genre que nous nous séparons, Homo pour nous, et Pan pour les chimpanzés. Notre dernier ancêtre commun avec le chimpanzé est évalué vers 6 à 7 millions d’années.
Suivant les études, l’Homo sapiens partage plus de 95% de ses gènes avec le chimpanzé. C’est peu et beaucoup à la fois. Beaucoup, car c’est de fait l’animal le plus proche de nous, et c’est peu, car en mettant un chimpanzé et un homme côte à côte, on se rend compte des nombreuses différences physiques qui nous séparent.
Dans la revue Science, des scientifiques américains ont publié des résultats étonnants en comparant notre patrimoine génétique avec celui des singes. Ils ont séquencé et annalysé plus de 7.000 gènes chez le primate. Ils ont ainsi montré que les gènes impliqués dans l'ouïe et l'odorat ont connu une évolution plus rapide chez l'homme. L'apprentissage du langage résulterait donc d'une mise au point de l'acuité auditive chez l'homme.
L'Université d'état de Wayne, à Détroit aux Etats-Unis, a annalysé les gènes fonctionnels de l'homme et du chimpanzé. La coïncidence entre les deux génomes est de 99.4 %. Devant tant de ressemblances, ils ont proposé de classer les Pan troglodytes et les Pan paniscus dans le genre Homo. Pour mémoire, actuellement, l'Homo sapiens est l'unique représentant du genre.


A propos des origines communes à l'homme et au singe, Pascal Picq, Paléoanthropologue au Collège de France où il collabore avec le professeur Yves Coppens,  a dit : "L'homme ne descend pas du singe. On sait que l'évolution n'a pas procédé par grades successifs. Les singes ont évolué en même temps que nous. Ils ne sont pas plus, pas moins évolués que nous. Les chimpanzés et les bonobos sont plus proches de nous que les gorilles. En terme de famille, cela veut dire que ce sont nos frères et que les gorilles sont nos cousins.
Si on fait le bilan de ce que l'on a observé depuis 30 ans chez les chimpanzés, on s'aperçoit que tout ce que l'on avait cru voir se manifester en termes d'adaptation uniquement chez les hommes, c'est-à-dire la bipédie, l'outil, la chasse, le partage de la nourriture, la sexualité, les systèmes sociaux, le rire, la conscience, l'empathie, la sympathie, les chimpanzés le font aussi. Donc, soit ils ont tout acquis indépendamment, soit cela vient du dernier ancêtre commun, ce qui est plus plausible. Cela veut dire que déjà dans le monde des forêts, il y a 6 à 7 millions d'années, toutes ces caractéristiques que l'on a cru propres à l'homme existaient et font partie d'un bagage ancestral commun".


Ces animaux font preuve d'une réelle intelligence dans la résolution de problèmes et l'utilisation d'outils simples, tels que de petites branches qui leur servent à extraire les termites de leur nid, ou pour en faire une sonde leur servant à traverser un cours d'eau, comportement également observé chez les gorilles. Les jeunes apprennent en observant les autres. Les études récentes en primatologie ont mis en évidence des transmissions différentes de savoirs entre groupes de chimpanzés, au point qu'on commence à parler de culture en ce qui les concerne.
Les chimpanzés seraient aussi les premiers animaux à avoir été observés fabriquant des armes. En effet, en 2007, la primatologue Jill Pruetz a décrit 22 observations de chimpanzés femelles du Sénégal qui élaboraient des lances en bois qu'elles utiliseraient pour poignarder des galagos qui se réfugient dans les troncs d'arbres vides.
Une équipe d'archéologues dirigés par l'espagnol Julio Mercader, de l'Université de Calgary, au Canada, a annoncé avoir trouvé en Côte d'Ivoire des pierres que les chimpanzés utilisaient il y a 4.300 ans pour ouvrir des fruits secs. Il est courant de nos jours d'observer des chimpanzés utilisant une pierre en guise de marteau.


Face à un incendie de forêt, par exemple, les chimpanzés ne s'affolent pas et s'éloignent dans la bonne direction, car ils savent prévoir le comportement des flammes. Un jour de 2006, la primatologue Jill Pruetz se trouvait au milieu de la savane aux côtés d'un groupe de chimpanzés dans la région de Fongoli, au Sénégal, quand le front d'un incendie s'avança vers eux. La chercheuse aurait pu s'enfuir à toutes jambes, mais elle a préféré rester avec ces animaux qu'elle connaît pour les observer depuis 2001.  Qu'allaient faire les singes ? La question n'est pas anecdotique car elle renvoie à l'histoire de nos propres ancêtres. On ne sait pas, en effet, comment la maîtrise du feu est apparue chez les hominidés. L'observation de nos plus proches cousins devant un incendie naturel peut peut-être donner quelques éléments de réponses, d'autant que la savane fait partie des milieux qu'ont connus nos ancêtres.
Face au feu, les chimpanzés ont conservé tout leur calme et observé l'avancée des flammes avant de se mettre à marcher tranquillement pour s'éloigner du secteur dangereux. La primatologue a eu une seconde occasion d'observer le même comportement, les chimpanzés continuant à vaquer à leurs occupations alors que la fumée obscurcissait le ciel. Avec le paléontologue Thomas LaDuke, Jill Pruetz a détaillé ces observations dans un court article publié dans la revue American Journal of Physical Anthropology.


Et si la psychologie humaine s'inscrivait dans le prolongement de celle des animaux, qu'il s'agisse de la violence, de l'empathie, ou même de la morale ? C'est la thèse que défend Frans de Waal, primatologue de réputation internationale, dans Le Singe en nous. Il s'oppose aux théories de l'exception humaine, qu'elles fassent de l'homme une espèce destinée à dépasser une animalité mauvaise ou qu'elles le présentent comme une aberration de la nature, dont les progrès techniques et intellectuels sont peu en rapport avec sa capacité à gérer son agressivité.
A travers l'étude des deux grands singes qui nous sont le plus proches, le chimpanzé et le bonobo, Frans de Waal décrypte notre comportement. Si les chimpanzés incarnent notre face agressive, les bonobos correspondent au versant doux et empathique de l'espèce humaine. Primates pacifiques, ils vivent dans des sociétés matriarcales où la fréquence des rapports sexuels permet d'aplanir les conflits. En s'appuyant sur nombre d'anecdotes fascinantes, mais aussi sur des recherches approfondies, le primatologue brosse un portrait du singe bipolaire qu'est l'homme. Il utilise aussi le formidable laboratoire que constituent les sociétés de chimpanzés et de bonobos pour aborder les problèmes de la vie en commun chez les êtres humains.


Les chimpanzés ont aussi contribué à l'aventure scientifique et technologique du XXè siècle. En 1961, envoyé à bord d'une capsule spatiale américaine en orbite autour de la Terre, le chimpanzé Ham précède de quelques mois le cosmonaute soviétique Youri Gagarine dans l'espace. De par sa proximité génétique avec l'humain, le chimpanzé a aussi souvent été utilisé comme modèle animal dans les domaines médicaux et scientifiques.
La prise de conscience publique et l'évolution des pratiques en laboratoires ont toutefois largement réduit son utilisation à des fins d'expérimentation animale. Au XXIè siècle, le chimpanzé reste un animal de prédilection pour la psychologie comparée, car en étudiant ses capacités cognitives en lien avec celles des êtres humains, on peut mieux comprendre la spécificité et l'évolution de l'esprit humain.


A mi-chemin entre nos frères et cousins primates, l'Homo sapiens semble avoir hérité d'organisations ancestrales. Tantôt il est inspiré par les chimpanzés, tantôt par les bonobos. Ces deux espèces sont les plus proches génétiquement parlant de l'Homo sapiens, mais l'observation de ces primates, en milieu naturel ou en captivité, montre de nombreux comportements que l'on attribue généralement à l'homme. Très surprenant également, ils prennent des bains, s'entraident, s'abritent dans des grottes, fabriquent des outils, et chassent même des mammifères avec des lances.
Que peuvent-ils nous aider à comprendre sur nos origines et sur nous-mêmes ? L'anthropologue Jill Pruetz, et ses chimpanzés, bouleverse l'idée que nous avons du singe et de l'homme.



- Voir aussi :

LE PROJET NIM : Le singe qui devait devenir humain

KOKO, la gorille qui parle

LES POUVOIRS CACHES DES ANIMAUX

ESPÈCES D'ESPÈCES

AUX ORIGINES DE L'HUMANITÉ : La série documentaire en trois épisodes


Publié dans Science

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Commenter cet article
M
@ Ross Wind<br /> Pardon? Tu as des sources de ce que tu affirmes ? Si tu fais référence aux travaux de Mc Carthy, c'est loin d'être suffisant ! Des affirmations extraordinaires demandent des preuves plus qu'ordinaires...
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R
Ce texte de 2014 contient une importante omission, c’est que génétiquement, le porc est plus proche de l’homme que le chimpanzé. Ce qui est une vraie gifle à l’endroit du dogme darwinien. Qui plus est , tous les scientistes ne sont pas d’accord qu’après l’homme, le chimpanzé est le plus intelligent. Certains pensent que c’est l’orang-outang, d’autres le dauphin. Peu importe, forcément il y a bien un animal plus intelligent que les autres. Non le chimpanzé n’est pas un homme comme les autres. Il est une bête. S’il était de l’espèce humaine, il pourrait se reproduire. La vérité c’est que cet animal est incompatible avec l’espèce humaine. Certaines des interprétations similaires aux humains que vous voyez chez ce singe se voient aussi chez d’autres animaux. Vous taisez la cruauté qu’on retrouve aussi chez cette espèce animale. Quant à l’organisation sociale du chimpanzé, on ne retrouve pas dans la nature, plus complexe que celle des lions. Je ne comprends pas ce lien. “Les chimpanzés ont aussi contribué à l'aventure scientifique et technologique du XXe siècle. "En 1961, envoyé à bord d'une capsule spatiale américaine en orbite autour de la Terre” on a aussi fait de même avec une chienne. Finalement, le chimpanzé et l’homme ne sont pas cousin (si c’était le cas, ce serait le porc et les cousins se reproduisent entre eux) pour une raison fort simple, il n’y a jamais eu une évolution.
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F
Avoir un animal cme tel est bien mais il faut protéger cette espèce
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A
pas tout a fait un homme comme les autres parce que lui il détruit pas son environnement!!!
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H
Voilà une information que je ne connaissais pas,loin d'imaginer ça!<br /> comme quoi on devrait plus réfléchir sur les capacités et "personnalités" des animaux .C'est surprenant et en même temps pas étonnant.On connais finalement peu les animaux...
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