GÉNÉRAL DE GAULLE, 1940-1944, L'HOMME DU DESTIN
De Gaulle 1940-1944, l'Homme du destin, est un documentaire (1h35) sur l'histoire des actions du Général lors de la Deuxième Guerre mondiale, pendant ces quatre années de la guerre, du moment où il arrive à Londres le 17 juin 1940 à celui où il descend les Champs-Élysées devant une foule en liesse le 26 août 1944. Quatre années intenses, décisives, durant lesquelles un homme seul devient l'incarnation de la France, où un Général de brigade à titre temporaire se transforme en libérateur, et devient à jamais De Gaulle, un Grand Homme qui s'est voué à sa patrie, comme on aimerait en voir aujourd'hui...
A Londres, puis à Alger, le Général de Gaulle mène un double combat : Vis-à-vis des alliés anglo-saxons, il lui faut guerroyer sans cesse pour être reconnu par Churchill et Roosevelt comme le chef de la France Libre. Puis, vis-à-vis de la Résistance intérieure, longtemps atomisée, divisée, le Général de Gaulle n'a de cesse d’œuvrer à l'unifier militairement et politiquement.
Du refus de la défaite, le 17 juin 1940, au défilé de la victoire dans un Paris en liesse le 26 août 1944, voici les quatre années qui virent un homme seul, obscur gradé à l'esprit rebelle, s'imposer en libérateur rassembleur de la nation. Jusqu'à la veille de la Libération, le président américain en particulier ne cesse de traiter De Gaulle avec le plus profond mépris. Il le considère comme un apprenti dictateur et ne lui reconnaît aucune légitimité !
Taciturne et cyclothymique, De Gaulle, dans un mélange d'orgueil et d'obstination, s'est identifié à la France. Parti de rien, naufragé à Londres, il a bataillé jour après jour pour que la France participe au combat et se retrouve à la table des vainqueurs, jusqu'au sacre.
Renaud Dély écrit au sujet du documentaire et de cette page de la Seconde Guerre mondiale : A force de courage, de volonté et de réussite, il est devenu un héros.
C’est ce destin à nul autre pareil, celui d’un homme dont l’ambition finit par se confondre avec les espoirs d’un peuple et l’âme de tout un pays, que nous conte Patrick Rotman dans ce documentaire.
Truffé d’archives inédites et d’images méconnues, parfois déroutantes et souvent inattendues, ce film raconte, sur le rythme trépidant des meilleurs thrillers, une odyssée solitaire qui vire peu à peu au péplum.
De Gaulle est un Général inconnu de 49 ans lorsqu’il se pose à Londres le 17 juin 1940. Il est seul ou presque. La veille, le pays s’est donné au maréchal Pétain. Les allemands sont entrés dans Paris et l’exode charrie des millions de réfugiés sur les routes de France. Tout semble perdu. Un seul homme refuse ce destin-là pour imposer le sien, ce drôle de militaire fort d’une intuition qui confine au génie : "La France n’est pas seule car cette guerre est une guerre mondiale", lance-t-il le 18 juin au micro de la BBC. En une phrase, De Gaulle a tout compris et tout exprimé du caractère inédit de ce conflit.
Les américains se pensent blottis dans le confort de l’isolationnisme, l’Armée rouge se croit protégée par le pacte germano-soviétique, mais un jour viendra où la planète entière s’embrasera, et ce jour-là, le fanatisme de Hitler ne pourra rien face à la puissance des forces alliées.
En attendant, il convient donc de résister. Encore et toujours. "De Gaulle a fait l’appel du 18 juin, l’appel du 18 juin a fait De Gaulle", commente Patrick Rotman.
Au commencement était la rébellion. Cet appel ne fut pas enregistré. A l’époque, il fut même fort peu entendu. Mais tout au long du conflit, ce texte n’en finit pas de se transmettre, d’être répété, placardé, et de cheminer inlassablement, forgeant la légende du géant à la croix de Lorraine.
Le grand mérite du film de Patrick Rotman est de rappeler à quel point le Général de Gaulle a dû batailler, seul contre tous et tout le temps, pour réussir à s’imposer en unique chef reconnu et légitime de la France libre.
A Londres, Winston Churchill l’a d’abord accueilli à bras ouverts, bluffé par les certitudes arrogantes du français : "Vous êtes tout seul ? Eh bien, je vous reconnais tout seul !" Dix-huit-mois durant, une idylle se noue. "Il est né pour le grandiose", dit De Gaulle de son hôte britannique dans ses Mémoires. "C’est un homme à ma taille", commente en écho le locataire du 10 Downing Street. Churchill mobilise même les services d’une agence de pub pour peaufiner son image.
Il faut voir le Général engoncé dans son uniforme déambuler devant une caméra, raide comme un piquet, la cigarette au bec, pour mesurer son humiliation. "Il veut me vendre comme une savonnette", s’indigne l’homme de Colombey. "Et la France n’est pas une savonnette !"
Son ego boursouflé n’est pas au bout de ses peines, car tout change avec l’entrée des États-Unis dans le conflit. Convaincu que, dans cette guerre industrielle, rien ne pourra résister à la puissance américaine, De Gaulle écrit dans ses Mémoires : "La guerre est finie parce que l’issue en est dorénavant connue." Mais pour lui, et pour la France, le plus dur reste à accomplir : S’imposer dans le camp des vainqueurs.
Au sein du commandement allié, Churchill n’est plus que le second d’un Roosevelt allergique à De Gaulle et à la France. Le président américain choisit Pétain et ses représentants, l’amiral Darlan, puis le Général Giraud, comme interlocuteurs. A ses yeux, ils ont le mérite d’être plus malléables. Une guerre dans la guerre s’engage. Roosevelt s’applique à évincer De Gaulle. Churchill s’exaspère de ses prétentions : "On croirait Staline avec 200 divisions derrière lui !"
De Gaulle endure, encaisse, subit. Convoqué en janvier 1943 à Casablanca, il doit se prêter à une grotesque mise en scène orchestrée par le tandem Roosevelt-Churchill. Le voilà contraint de serrer en public la main du Général Giraud. Quelle épreuve…
Parmi les joyaux de ce documentaire, Patrick Rotman a retrouvé les images saisissantes de cet épisode. La première poignée de main des deux ennemis est trop furtive, la seconde tentative, plus glaciale encore.
Roosevelt donne le change en vantant un "moment historique". De Gaulle a déjà fui !
L’assassinat de Darlan puis la faiblesse de Giraud, cette "planche pourrie", dixit Roosevelt, lui redonnent de l’oxygène, mais c’est de France que va venir le salut de l’homme de Londres, et plus précisément de "Rex", Jean Moulin, l’homme qui réussit le tour de force d’unifier le commandement de tous les mouvements de la Résistance intérieure.
Le 15 mai 1943, un télégramme officialise la création du CNR, le Conseil National de la Résistance, qui se range sous l’autorité du Général de Gaulle. Quinze mois plus tard, le 26 août 1944, le destin d’un homme et celui d’un pays se rencontrent enfin sur les Champs-Élysées. De Gaulle est la France, la France est de Gaulle...
(Renaud Dély)
- Voir aussi :
L'AMÉRIQUE CONTRE DE GAULLE - HISTOIRE SECRÈTE
GÉNÉRAL DE GAULLE : LE DERNIER DES GÉANTS
LA RÉSISTANCE FRANÇAISE : Vivre libre ou mourir
LES COMBATTANTS DE L'OMBRE : La Résistance
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