TROU NOIR - LE MONSTRE DE LA VOIE LACTÉE
Le monstre de la Voie Lactée, est un documentaire scientifique (0h50) qui s'intéresse aux trous noirs de notre Galaxie dont le géant et massif au centre nommé Sagittarius A, confirmé et étudié par les astronomes à l'aide des meilleurs télescopes du monde tel que le VLT au Chili.
Jusqu’à récemment, les trous noirs sont apparus comme autant d’objets vertigineux ou de science-fiction. Mais, pour les astronomes, ils existent bel et bien. Notre Galaxie, la Voie Lactée, à l’instar de ses congénères, serait remplie de centaines de millions d’entre eux sous forme de restes d’étoiles mortes.
D’autre part, sur ce premier décompte, des milliers d’astres binaires, sources de rayonnements énergétiques, en abriteraient aussi. Ensuite, le centre de notre "univers-île", quant à lui, recèlerait un monstre de 3 millions de masses solaires. C’est l’un de ceux dont l’existence est la mieux établie à ce jour. Enfin, toutes les galaxies du Cosmos hébergeraient un géant calme ou actif, plus ou moins facile à repérer.
Le défi réside, bien sûr, dans la difficulté d’identifier un tel astre… invisible. Impossible de lui arracher une once d’information. Cependant, il se trahit par son influence sur son entourage et la colossale force de gravité qui attire gaz et astres alentours. Ici, les trous noirs s’avèrent d’extraordinaires machines à transformer la matière en énergie. Le rendement atteint 6% à 40% ! A comparer avec les moins de 1 % des réactions de fusion au cœur des étoiles ou 0,1 % de la fission de l’uranium dans nos centrales nucléaires.
En s’approchant de l’objet, la matière virevolte autour de lui à des vitesses proches de celle de la lumière. Elle se concentre en un disque, s’échauffe et émet un puissant rayonnement. C’est ce "chant du cygne" ou "lumière de la mort" qui confond alors le suspect. La gravité en jeu constitue une empreinte pièce à conviction. En tombant sur lui, la matière acquière une phénoménale énergie. Le trou noir est bien sombre, mais son environnement peut briller intensément.
En ce qui concerne le trou noir massif qui occuperait le cœur de notre Galaxie, la Voie lactée, ces dernières années, une foule d’observations se sont accumulées en sa faveur. La polémique durait. Certaines équipent croyaient apercevoir la signature du trou noir. D’autres, non. Les contreparties attendues, en lumière visible, infrarouge, rayons X ou gamma, n’étaient pas toujours au rendez-vous… L’interprétation restait difficile et discutée.
C’en est fini de ces longs débats. Le trou noir géant qui trône au centre de notre belle Galaxie spirale aura résisté avant de se livrer. Il réside donc à 28 000 années-lumière de distance du Soleil. L’histoire de sa découverte a commencé avec la détection d’une source radio très fine à cet endroit. Un point brillant. Sagittarius A, c’est son nom car le centre de la galaxie se trouve dans la constellation du Sagittaire, depuis devenu célèbre.
Il ne s’est plus écoulé une année sans qu'il soit épié. Sgr A a été longuement observé dans presque toutes les gammes de rayonnement, depuis les ondes radio, en passant par l’infrarouge et jusqu’aux rayons X et gamma. Seule sa lumière visible est absorbée par les nuées de poussière opaques et denses présentes entre les étoiles.
Le coup de maître est venu des plus grands télescopes : Le VLT, Very Large Telescope européen du Chili, et l'américain Keck à Hawaï. L’un des quatre instruments de 8 mètres de diamètre avait été équipé de l’optique adaptative française NAOS, Nasmyth Adaptative Optics System, et de la caméra allemande Conica, pour Coudé Near Infrared Camera. Le résultat ? Les images des régions centrales de la Voie Lactée révèlent clairement le mouvement individuel des étoiles à cet endroit. La précision obtenue est telle que l’on peut suivre la trajectoire des astres. Certaines vitesses atteignent 5 millions de kilomètres/heure !
Le film ainsi réalisé de ces observations montre qu'au cours de sa course une étoile particulière, S2, semble dessiner une boucle fermée, en ellipse, qu’elle parcourt en 16 ans. Les américains ont obtenu des résultats similaires avec leur télescope de 10 mètres.
Comment expliquer une telle dynamique, sans un énorme centre attractif qui dévie les étoiles de la ligne droite ? L’objet "pèserait" 3 millions de masses solaires. Il tient, à ce jour, dans des dimensions trois fois plus grandes que le diamètre de notre Système solaire. Et la traque n’est pas terminée. Chaque année apporte son nouveau lot de données.
(www.cnrs.fr/ )
- Voir aussi :
TROUS NOIRS : Les clefs de l'Univers
TROU NOIR GALACTIQUE : La menace
AU CŒUR DE LA VOIE LACTÉE, NOTRE GALAXIE - Nuit des étoiles 2011 Arte