AUX FRONTIERES DU TEMPS - Perception et conception
Aux frontières du temps, est un documentaire scientifique (0h43) qui s'intéresse à la notion de temps, à nos perceptions humaines, nos pensées philosophiques, et au temps mesuré par la science médicale et astrophysique.
Le temps est relatif aux choses qui passent. Celui des horloges est un temps astronomique lié au déplacement de la Terre, c'est donc le temps de notre système solaire. Le temps est relatif car, si l’on vivait par exemple sur Jupiter avec une période de révolution sidérale de presque douze ans, nos montres ne seraient pas valables. Le temps est indépendant des phénomènes physiques, et avec nos montres, nous ne mesurons pas le temps mais une durée.
Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le changement dans le monde. Le questionnement s’est porté sur sa nature intime : Propriété fondamentale de l'Univers, ou plus simplement produit de l'observation intellectuelle et de la perception humaine ? La somme des réponses ne suffit pas à dégager un concept satisfaisant du temps, mais l’examen minutieux de chacune d’entre elles et de leurs relations apportera d’intéressantes réponses. Toutes ne sont pas théoriques, et la pratique changeante du temps par les hommes est d’une importance capitale.
La mesure du temps a évolué à travers les âges et cela ne fut pas sans conséquence sur l’idée que les hommes en eurent au fil de l’histoire. De rudimentaire qu’elle était, sa mesure a gagné aujourd’hui une précision reposant sur l’atome. Ses progrès irréguliers sont donc à relier directement aux transformations du concept de temps. Ses retombées ont affecté bien plus que la simple estimation des durées car la vie quotidienne des hommes s’en est trouvée changée bien sûr, mais aussi et surtout la pensée, qu’elle fût de nature scientifique, philosophique ou encore religieuse. Quelques remarques générales permettent d’aborder ce problème du temps de façon pragmatique.
Le temps de la science renvoie largement à sa conceptualisation philosophique, à la fois du fait des questionnements que l’étude rationnelle suscite, mais aussi par les progrès qu’elle apporte dans la mesure et dans la perception. S’il est vrai que l’essentiel du rapport scientifique au temps réside dans sa représentation que les scientifiques souhaitent toujours mieux adaptée et plus précise, l’histoire de la "dimension temps" apprend beaucoup sur l’essence du temps. Le souci de lui conférer une objectivité propre a amené les scientifiques de toutes époques à considérer son étude avec beaucoup de pragmatisme.
Cependant, du temps dit instantané de la mécanique newtonienne au temps dépendant et paramétré de la théorie de la relativité d'Einstein, étroitement lié à la notion nouvelle d'espace-temps, c’est une véritable révolution par distanciation qui s’est produite dans le champ scientifique.
La perception du temps désigne la perception subjective que l'on a de l'écoulement du temps. Si nous possédons des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et un nez pour sentir, nous n'avons pas de récepteurs sensoriels dédiés à la perception du temps, or nous semblons pourtant capables de percevoir l'écoulement du temps.
L'étude de la perception du temps se confronte donc à ce qui peut sembler un paradoxe renvoyant à la nature même du temps où se rencontrent les expériences psychologiques, les réflexions philosophiques et les mécanismes fondamentaux du cerveau.
La perception temporelle a fait l'objet de nombreux travaux depuis les premières études psychophysiques au XIXe siècle jusqu'aux explorations en imagerie cérébrale les plus récentes. Les expérimentateurs se sont attelés à distinguer différents types de phénomènes qui relèvent tous de la perception du temps telle que la perception des durées, la perception et la production de rythmes, la perception de l'ordre temporel et de la simultanéité.
La question reste posée, à savoir si ces différents domaines de la perception temporelle procèdent des mêmes mécanismes ou non, en particulier d'autres distinctions ont été introduites sur la base de l'échelle de temps considérée.
Ainsi, selon le psychologue français Paul Fraisse, il convient de distinguer la perception temporelle, pour des durées relativement brèves jusqu'à quelques secondes, de l'estimation temporelle qui désigne notre capacité à appréhender des durées longues, supérieures à plusieurs secondes jusqu'à des heures ou davantage. D'après le physicien Étienne Klein, "Le temps n'est matière à aucun de nos cinq sens." En effet, pour chacun des cinq sens, l'audition, la vue, le goût, le toucher et l'odorat, on sait décrire les caractéristiques physiques des stimulus comme la fréquence du stimulus auditif, la longueur d'onde du stimulus visuel, la nature chimique du stimulus olfactif, etc., la structure des récepteurs par les cellules ciliées de la cochlée, les cônes et les bâtonnets de la rétine…, et les liens entre ces récepteurs et le cerveau. En revanche, le temps ne peut être considéré comme un stimulus à proprement parlé et, sans stimulus, l'existence de récepteurs n'a pas de sens.
L'organisme dispose d'une horloge interne qui règle nos rythmes biologiques de veille-sommeil, température, sécrétions hormonales etc., sur les rythmes de notre environnement qui est étayée par de nombreuses données scientifiques. Chez l'homme, comme chez tous les mammifères, le siège de l'horloge circadienne se trouve dans les noyaux suprachiasmatiques situés à la base de l'hypothalamus. Cette horloge centrale coordonne nos rythmes en les synchronisant avec des informations extérieures physiques qui rythmes nos vies au quotidien.
- Voir aussi :
LA MACHINE A REMONTER LE TEMPS - Superscience
LES SECRETS DE L'HORLOGE BIOLOGIQUE HUMAINE
LE VOYAGE DANS LE TEMPS ET LA SCIENCE
ALBERT EINSTEIN, le mystère de l'horloge
L'UNIVERS DE STEPHEN HAWKING - VOYAGER A TRAVERS LE TEMPS
EXISTE-T-IL PLUS DE 3 DIMENSIONS ? - Voyage dans l'espace-temps